La poussée de la géo-ingénierie est une terrifiante défaite politique! En ce 1er janvier 2018, une nouvelle tempête secoue la France, 2017 a été une année record en catastrophes naturelles, qu’en sera-t-il ensuite si on les laissent continuer ?

4 décembre 2017 Geneviève Azam et Maxime Combes

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Estimant que les émissions de gaz à effet de serre sont impossibles à maîtriser, les climatosceptiques de M. Trump et des puissants comme Bill Gates veulent développer la géo-ingénierie. Les auteurs de cette tribune en soulignent les risques et appellent à renforcer le moratoire des Nations unies sur ces techniques désastreuses.

Geneviève Azam est économiste, membre d’Attac France, auteur de Osons rester humain. Les impasses de la toute-puissance (Les liens qui libèrent, 2015). Maxime Combes est économiste, membre d’Attac France, auteur deSortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil, 2015).


Après l’alerte renouvelée des scientifiques et en raison d’un introuvable sursaut politique capable de prendre des mesures courageuses et visionnaires, une tragédie en quatre actes, au dénouement encore incertain, est enclenchée. Une implacable logique, pseudo-rationnelle et certainement pas raisonnable, pour administrer le désastre climatique et en faire le récit apparaît désormais clairement. Il est temps de la stopper.

Acte I – Déclarer forfait et déposer armes et bagages

L’objectif de l’Accord de Paris de maintenir en deçà de 2°C l’augmentation de la température moyenne au cours du siècle, sans même évoquer celui de 1,5°C, ne pourra pas être tenu en l’état actuel des décisions politiques. Un concert de voix de plus en plus nombreuses, les mêmes souvent qui avaient célébré sans retenue l’accord de la COP21, déclare forfait et dépose armes et bagages : l’objectif ne sera pas respecté et il faudrait donc l’enterrer. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ne baisseront pas suffisamment et il faudrait accepter cette « réalité ».

Acte II – Les limites de la « capture » naturelle du CO2

Point final ? Non, car si on ne peut pas faire baisser les émissions, il reste à les compenser et à développer les « émissions négatives ». On parlera de neutralité carbone ou d’émissions nettes. L’article 4 de l’Accord de Paris a tenté d’en préciser la signification en fixant pour objectif « zéro émission nette ». Ajouter « net » à un objectif de réduction d’émission dénature l’objectif initial. La lutte contre le réchauffement climatique est réduite à la maîtrise d’un élément séparé, le carbone, et l’on parle de neutralité carbone en se reposant sur une comptabilité des émissions réelles, des « émissions évitées » (compensation) et des « émissions négatives » (capture). Le plan climat de Nicolas Hulot, présenté en juillet 2017, a ainsi substitué un objectif de neutralité carbone d’ici à 2050 aux habituels objectifs de réduction de 80 à 95 % des émissions de gaz à effet de serre.

Les « émissions négatives » résultent d’une capture et d’un stockage des GES, une fois qu’ils sont relâchés dans l’atmosphère. Or les puits de carbone « naturels », qui assurent cette tâche, se dégradent : les tronçonneuses et les incendies font reculer les forêts qui absorbent un tiers des émissions anthropiques, tandis que le réchauffement réduit la capacité des océans à dissoudre le CO2 alors qu’ils captent un quart de ces mêmes émissions. Soumis à un réchauffement climatique intense, ces puits de carbone, auquel on peut rajouter le pergélisol, ne donnent aucune garantie quant à leur capacité de capture et stockage à long terme. Enfin, la conversion des terres et forêts en puits de carbone pour absorber les émissions fait fi des immenses besoins de terres et forêts pour assurer une alimentation saine pour la population mondiale.

Acte III – Réfracter les rayons du Soleil, ensemencer les océans

Il reste alors la géo-ingénierie, avec deux techniques essentielles mises en avant : le management des radiations solaires (SRM) par pulvérisation d’un nuage à base de sulfates qui réfracterait les rayons solaires et l’ensemencement des océans pour accélérer leur capacité de capture du carbone. Un moratoire, adopté par les Nations unies en 2010 lors d’une réunion de la Convention sur la diversité biologique, interdit l’utilisation de ces techniques.

La suite :

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Une réflexion au sujet de « La poussée de la géo-ingénierie est une terrifiante défaite politique! En ce 1er janvier 2018, une nouvelle tempête secoue la France, 2017 a été une année record en catastrophes naturelles, qu’en sera-t-il ensuite si on les laissent continuer ? »

  1. Ils savent pas comment faire pour nous dire qu’ils savaient depuis le début comment faire!!! C’est ça, la politique! C’est d’en faire toujours moins avec toujours plus, pour permettre à de moins en moins de conscience d’avoir de plus en plus de pouvoir!

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