Alimentation & santé

C’est quoi la permaculture ?me demande t’on souvent… en voici une excellente explication!

C’est quoi la permaculture ?

Publié dans
le 27.03.15
Ferme-du-bec-hellouin-permaculture

Tentons d’expliquer ce qu’est la permaculture appliquée à l’agriculture, en quelques mots.

L’objectif est de produire une nourriture saine, sans utiliser de pesticides et d’engrais chimiques, … et en utilisant très peu de pétrole. En effet, la production de pétrole connaîtra tôt ou tard un pic et il faudra être capable de produire plus de nourriture avec moins de pétrole. Dans l’agriculture conventionnelle, il en faut de grandes quantités (pour produire les engrais, pour faire fonctionner les engins agricoles, pour le transport, etc…), et il sera très difficile de remplacer ce pétrole par une autre source d’énergie, dans le secteur de l’agriculture.

La permaculture s’appuie sur les multiples services rendus par la nature.

  • Un bon exemple pour l’illustrer est la façon de gérer les sols.
    Le sol d’une forêt abrite tout un tas de petits animaux (collemboles, acariens, cloportes. vers de terre…), de bactéries et de champignons, qui travaillent pour créer un sol fertile. Nul besoin d’engrais chimique pour faire pousser la forêt.
    En permaculture, on va s’inspirer de la forêt, on va travailler à recréer un sol fertile, et à l’améliorer au fil du temps. On nourrit le sol (en apportant du compost par exemple), et c’est le sol qui nourrit la plante. On ne laboure plus le sol car le labour détruit la faune qui a besoin d’oxygène en surface. On n’utilise plus d’engrais chimiques qui polluent les nappes phréatiques et détruisent l’humus. On ne laisse pas le sol à nu, on le couvre avec de la matière organique qui le protège du soleil, de la pluie et du vent, et l’agrade progressivement.
  • Dans un écosystème naturel, il existe une multitude d’interactions entre les différents éléments qui le composent.
    Sans les insectes pollinisateurs, les fleurs ne donnent pas de fruits. Certaines plantes comme les légumineuses fixent l’azote de l’air et enrichissent le sol. Ce qui est produit par les uns est utilisé par les autres. Il n’y a pas de déchets.
    Un des principes de la permaculture est qu’une fonction s’appuie sur plusieurs éléments, et qu’un élément remplit plusieurs fonctions.
    Par exemple, l’élément « poule » produit des oeufs mais mange aussi des limaces et produit de l’engrais avec ses fientes. L’élément « haie » permet d’abriter les cultures du vent, mais aussi de produire de la nourriture, du bois raméal pour pailler le sol.

Comme le dit l’australien David Holmgren, un des fondateurs de la Permaculture avec Bill Mollison, « notre culture nous prédispose à compter sur la prédation et sur la compétition plus que sur la coopération et la symbiose, dans la nature comme dans la société« .
La permaculture vise à recréer des écosystèmes cultivés, où grâce à un processus appelé « Design », les interactions entre tous les éléments sont étudiées et optimisées, de façon à générer le moins de travail extérieur possible.
Ces écosystèmes cultivés sont plus résilients, c’est-à-dire davantage capables d’absorber des chocs.
Dans un monde où le réchauffement climatique va se traduire par davantage d’évènements climatiques violents (sécheresse, inondations, etc…), la résilience devient un atout essentiel.

L’agriculture conventionnelle est intensive en ce sens que la quantité produite par agriculteur est très importante. Cela est possible grâce à des machines et à la disponibilité d’un pétrole bon marché.
La permaculture est encore plus intensive au mètre carré que l’agriculture conventionnelle, parce qu’elle est beaucoup plus manuelle, et ne nécessite pas de laisser de la place pour les machines agricoles. Les cultures sont plus rapprochées, les associations de plantes réduisent la fragilité aux ravageurs, le travail manuel est beaucoup plus précis.

Nos schémas de pensée conventionnels nous ont fait raisonner pendant des décennies en terme de productivité de la main d’oeuvre. Aujourd’hui, l’agriculture ne représente que 3% des emplois en France, mais le chômage est très important.
Multiplier le nombre de micro-fermes permettrait de créer beaucoup d’emplois, tout en réduisant le besoin d’investissement en machines agricoles et la nécessité d’acheter des engrais et des pesticides.
C’est un autre modèle, plus adapté aux multiples crises actuelles et à venir.

La Ferme du Bec Hellouin (Normandie) où je suis en formation actuellement est une ferme pionnière en ce domaine.
Depuis fin 2011, la Ferme du Bec Hellouin est engagée dans un programme de recherche en partenariat avec l’INRA et AgroParisTech.
C’est un lieu magique, d’une grande beauté, où Charles et Perrine Hervé-Gruyer ont travaillé, redécouvert et expérimenté de nombreuses techniques permaculturelles, afin de produire des légumes et des fruits de grande qualité nutritive et d’un goût incomparable.

Le livre à se procurer

13 réponses »

  1. Je me souviens ce que je devais faire. Il y a une personne qui s’est abonnée il y a peu à mon blog. Cette personne souhaite faire une anthologie des plantes médicinales. Si vous voulez communiquer avec elle, mais je ne connais pas bien son nom, et je ne sais pas comment mettre le lien. :-/

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